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La greffe gingivale est recommandée notamment dans le cas où il y a une récession de la gencive. Cette intervention permet de préserver la gencive existante et d’arrêter la progression de la récession gingivale.
Une greffe gingivale est une chirurgie qui consiste à prélever un greffon (petit morceau de gencive) généralement du palais, afin de l’apposer au niveau de la gencive, là où il y a un manque. Le tout est maintenu en place par un pansement parodontal.
Une greffe gingivale peut être effectuée pour rétablir une quantité suffisante de gencive autour des dents ou autour des racines de dents dénudées par le déchaussement. Les professionnels de la santé dentaire qui sont qualifiés pour ce type de greffe sont les dentistes généralistes (pour les cas simples) et les parodontistes (pour les cas plus complexes).
Plusieurs techniques sont utilisées pour effectuer les greffes de gencive :
Le taux de succès des greffes de gencive est très élevé. Les effets bénéfiques de ces greffes perdurent pendant de nombreuses années bien qu’un peu moins longtemps chez les fumeurs.
La gencive est un tissu mou qui recouvre l’os de la mâchoire et qui entoure la couronne (partie visible) des dents.
Un de ses rôles est de soutenir et maintenir les dents en place dans la mâchoire.
Il existe deux catégories de gencive : la gencive attachée (collée à l’os alvéolaire et aux dents) et la gencive muqueuse (qui se trouve ailleurs dans la bouche). Nous discuterons ici principalement de la gencive attachée.
Une gencive en santé présente les caractéristiques suivantes :
Le parodonte, parfois appelé périodonte (de l’anglais « periodontium »), est constitué des tissus qui soutiennent les dents, incluant :
Un parodonte en santé permet de protéger et d’entourer adéquatement les dents. Lorsque le parodonte est affecté, il ne peut pas remplir son rôle protecteur. Les racines des dents peuvent alors être exposées et devenir instables et plus vulnérables aux infections. Dans les cas les plus graves, un parodonte en mauvaise santé peut mener à la perte de dents.
Selon l’Association dentaire canadienne, les maladies de gencive constituent le problème dentaire le plus répandu. Leur développement peut se faire de façon sournoise sans que la personne affectée en soit consciente, soit par la lenteur de la progression de la maladie ou par l’absence de symptômes et de douleur au début de la maladie.
La bonne nouvelle est que les maladies gingivales, bien qu’elles puissent causer des dommages importants, peuvent très souvent être prévenues ou traitées lorsqu’elles sont détectées à un stade précoce. Cependant, lorsque la maladie est trop avancée, elle peut entraîner la perte de dents.
Plusieurs facteurs doivent être considérés afin de déterminer la probabilité qu’une personne développe une maladie gingivale. Voici les plus importants :
La gingivite est une maladie très répandue qui est causée par l’accumulation de plaque et de tartre sur les dents, ce qui provoque l’inflammation de la gencive.
Elle atteint aussi bien les adultes que les enfants et les adolescents.
Les symptômes de la gingivite sont très faciles à détecter :
La gingivite est le premier stade (le moins grave) de la maladie parodontale. D’ailleurs, aucun signe de la maladie n’est visible sur une radiographie dentaire, ce qui indique que les structures qui supportent les dents ne sont pas atteintes. Le patient ne se plaint habituellement pas de douleur lors d’une gingivite, mais il peut arriver qu’une douleur apparaisse lorsque l’inflammation des gencives se manifeste.
La bonne nouvelle au sujet de la gingivite est qu’elle est facilement traitable et prévenue lorsque des améliorations sont apportées à l’hygiène buccodentaire. On peut ainsi dire que la gingivite est réversible et ne dégénère pas si elle est traitée tôt.
Si vous voyez apparaître des signes de gingivite, il est très important de continuer à vous brosser les dents convenablement et à passer la soie dentaire, même en présence de saignements des gencives.
La parodontite est une gingivite qui n’a pas été traitée ou qui a été détectée à un stade tardif. Elle atteint donc le parodonte (tissus qui soutiennent les dents). Elle représente le stade le plus avancé de la maladie des gencives et elle est grave car les dégâts qu’elle cause sont irréversibles. Le résultat le plus probant est la chute des dents entourées du parodonte atteint par la maladie.
Les dommages de la parodontite sont associés aux poches parodontales qui se forment près des dents où le tartre s’est accumulé. Avec le temps, les bactéries présentes dans ces poches détruisent le parodonte, et plus particulièrement, le ligament parodontal et l’os alvéolaire. Ce faisant, les dents se déchausseront peu à peu, ce qui pourrait les faire paraître plus longues.
Les dents deviendront ensuite mobiles et tomberont éventuellement si aucune intervention par un professionnel de la santé dentaire n’est effectuée. La mobilité d’une ou plusieurs dents est ce qui amène habituellement un patient à consulter son dentiste plutôt que la douleur qui n’est généralement pas présente à ce stade de la maladie.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition de la parodontite :
La parodontite est une gingivite qui n’a pas été traitée correctement. La gingivite n’occasionne habituellement pas de douleur et elle peut évoluer pendant plusieurs années avant d’atteindre le stade de parodontite. Il est donc important de rester à l’affût des signes de la gingivite afin de la traiter avant qu’elle ne dégénère en parodontite. Heureusement, ce ne sont pas toutes les gingivites qui se transforment en maladie parodontale plus sévère, mais tout signe de gingivite devrait tout de même être pris au sérieux.
La gingivite et la parodontite peuvent se prévenir par des moyens simples :
Outre la greffe gingivale décrite au tout début de cette page, il y a deux autres types d’interventions chirurgicales aux gencives :
La gingivectomie est une procédure chirurgicale qui consiste à enlever une partie de la gencive. Elle est effectuée sous anesthésie locale et n’entraîne habituellement pas de complications.
De récentes techniques permettent de faire des gingivectomies mineures à l’aide d’un laser à tissus mous, ce qui occasionne encore moins d’inconfort et de complications post-opératoires pour le patient.
Il existe trois applications principales à la gingivectomie :
La gingivoplastie est une intervention chirurgicale mineure ayant pour but de remodeler le contour de la gencive. Elle permet de rendre un sourire plus attrayant et harmonieux et de compléter une gingivectomie qui, à elle seule, ne donnerait pas des résultats optimaux.
La procédure est habituellement effectuée par les mêmes professionnels de la santé dentaire que ceux qui font des gingivectomies, soit les dentistes généralistes et les parodontistes. Une anesthésie locale est nécessaire pour effectuer une gingivoplastie et un laser à tissus mous peut être utilisé. Les complications sont rares et les inconforts post-opératoires sont minimes.
La gingivoplastie est surtout utilisée dans le cadre d’un traitement orthodontique afin de finaliser l’esthétisme du sourire. En effet, en déplaçant des dents ayant des couronnes de différentes longueurs, il se peut que la ligne du sourire ne soit pas optimale à cause de la gencive qui contourne les dents de façon irrégulière.
Un professionnel de la santé dentaire peut également faire appel à la gingivoplastie dans le cadre d’un traitement de maladie de gencive. Dans ce cas, elle permet de redonner à la gencive une forme normale après avoir traité l’os alvéolaire déformé, endommagé ou nécrosé.
Les instructions présentées ci-dessous s’appliquent principalement à la greffe de gencive, étant donné que la gingivectomie et la gingivoplastie ne sont pas des chirurgies qui entraînent beaucoup de complications post-opératoires.
Toutefois, il est important de suivre les indications pré-opératoires et post-opératoires de votre dentiste généraliste ou de votre chirurgien pour toute intervention chirurgicale aux gencives.
Il faudra prévoir d’être accompagné d’une personne qui pourra vous reconduire à la maison après la chirurgie, surtout si une sédation intraveineuse vous est administrée. Il ne serait alors pas sécuritaire de conduire une automobile car vous pourriez être somnolent pendant quelques heures. Il est également recommandé d’avoir quelqu’un avec vous plusieurs heures après votre retour à la maison pour vous assister en cas de besoin.
Il est fortement suggéré d’aller chercher les médicaments qui vous ont été prescrits en sortant de votre rendez-vous chirurgical afin de les avoir à la maison si la douleur apparaît ou si la prise d’antibiotiques est recommandée. Il est important de prendre tous les médicaments jugés essentiels par votre chirurgien et de les prendre tels qu’ils ont été prescrits.
De retour à la maison, il faudra suivre les instructions remises par votre chirurgien lors de l’intervention chirurgicale afin d’éviter des complications post-opératoires.
De légers saignements peuvent survenir quelques heures après la chirurgie. Une petite quantité de sang, mêlée à la salive abondante que votre bouche produira après votre chirurgie, peut vous sembler impressionnante, mais en fait, il y a de fortes chances que ce ne soit qu’un petit suintement de sang. Pour faire arrêter un saignement dans la bouche, vous pouvez appliquer un morceau de gaze ou une poche de thé humide sur le site du saignement et mordre dedans ou appliquer une pression ferme avec la gaze ou la poche de thé pendant 20 minutes consécutives. Le saignement devrait arrêter par lui-même.
Il est recommandé de mettre une serviette sur votre oreiller lorsque vous dormez afin d’éviter de tacher l’oreiller avec la petite quantité de sang qui pourrait suinter de votre bouche.
En cas de doute ou de saignements abondants, il est toujours recommandé de contacter votre chirurgien.
Il est normal de voir apparaître une certaine enflure (œdème) au visage après la chirurgie. Pendant les 48 premières heures post-opératoires, couchez-vous la tête surélevée par rapport au reste du corps et appliquez de la glace sur votre visage à raison de 15 minutes à la fois suivies d’une période sans glace de 15 minutes. Vous pouvez utiliser des glaçons dans un sac de plastique, un « ice pack » ou un sac de petits pois congelés. Cela n’empêchera pas l’enflure d’apparaître, mais elle sera moins importante. Le maximum d’enflure se produit habituellement entre deux et trois jours après la chirurgie et elle diminue progressivement pour disparaître après 7 à 10 jours.
Après 48 heures, la glace ne fera pas diminuer l’enflure. Vous pouvez alors appliquer de la chaleur humide, soit à l’aide d’une serviette ou d’une débarbouillette mouillée d’eau chaude ou encore d’une bouillote remplie d’eau chaude. Cette chaleur peut être appliquée directement sur votre visage à l’endroit où l’œdème est présent.
La douleur post-opératoire peut être contrôlée par la prise d’analgésiques en vente libre comme l’acétaminophène ou l’ibuprofène ou encore par des médicaments prescrits par le chirurgien. Il est recommandé de prendre une première dose de médicament contre la douleur avant que celle-ci n’apparaisse. Cela assurera votre confort lorsque l’effet de l’anesthésie locale s’estompera quelques heures après la chirurgie.
Une inflammation et une irritation de la gencive sont presque inévitables après une intervention aux gencives.
Le temps de guérison après une intervention chirurgicale aux gencives varie d’un patient à l’autre et dépend de l’état de santé général, de l’étendue de la greffe gingivale ou du nombre de dents touchées par la gingivectomie ou la gingivoplastie, et de la volonté de suivre les instructions post-opératoires du chirurgien.
N’oubliez pas que le repos est essentiel à la guérison. Durant les trois premiers jours après votre chirurgie, surtout dans le cas d’une greffe gingivale, planifiez des activités légères (comme lire ou regarder la télévision). Il faudra également diminuer vos activités physiques. Votre chirurgien pourra vous indiquer quand vous pourrez recommencer votre routine habituelle.
Une diète molle est recommandée pendant quelques jours après l’intervention chirurgicale afin de permettre aux plaies de guérir correctement. Dans le cas d’une greffe de gencive, la diète molle permet au greffon de s’intégrer à la gencive existante et elle permet au palais de guérir sans stress causé par des aliments plus durs. En effet, mordre dans des aliments durs pourrait compromettre le succès de l’intervention.
Une diète normale peut habituellement être introduite de 7 à 10 jours après la chirurgie, selon les recommandations du chirurgien. Dans certains cas, le chirurgien peut recommander de prolonger la période de diète molle, mais cette prolongation est plutôt rare.
Il est important de garder une excellente hygiène buccodentaire durant la guérison des plaies. Garder la bouche propre réduira les risques de développer une infection durant la guérison. Vous devrez par contre adapter votre brossage de dents afin de ne pas les perturber les plaies inutilement.
Malgré les compétences du chirurgien et les précautions prises avant et pendant l’intervention, toute chirurgie comporte des risques et un potentiel de complications. Néanmoins, les complications suivant une intervention aux gencives sont plutôt rares ou bénignes. Le taux de succès des chirurgies aux gencives est d’ailleurs très élevé.
Voici quelques complications possibles :
Qu’est-ce qui contribue à l’apparition des maladies de gencive?
De nombreuses bactéries sont présentes dans la bouche. Ces bactéries produisent des acides lorsqu’elles digèrent le sucre provenant des débris alimentaires. Ces acides, mêlés à des protéines salivaires et à des particules d’aliments, créent un biofilm (pellicule visqueuse) qui se dépose sur les dents et les structures avoisinantes. Si ce biofilm n’est pas enlevé rapidement par un brossage dentaire adéquat, il devient de la plaque dentaire et peut se transformer en tartre lorsque la plaque se minéralise (durcit). Il est à noter que le tartre ne peut pas être enlevé par un brossage de dents ni par la soie dentaire; seul un détartrage professionnel peut le déloger.
La plaque dentaire et le tartre peuvent non seulement causer des caries dentaires, mais aussi des dommages aux gencives.